Montquintin: sauvons le château!
22
Juil
2016
Par Jacques Cornerotte 22 juillet 2016 Catégories Faits et sites historiques Pas de commentaires
Les chantiers de restauration
Vingt ans déjà ! Vingt ans de ténacité, de foi dans le projet, de doutes aussi. On ne s’attaque pas à pareil chantier sans éviter les moments de découragement. Mais l’archéologue Didier Culot a tenu bon. Contre vents et marées. « Tout gamin, dit-il, quand nous partions en vacances mes frères et sœur, nos parents et moi, il se trouvait toujours un château ou une ruine à visiter sur notre chemin. J’étais fasciné ».Et le virus ne l’a plus quitté. Savez-vous qu’à un moment donné, il gérait et restaurait à la fois Montquintin et le château de la famille de Briey à Laclaireau (Ethe), en plus de son métier d’antiquaire ?
Quand en 1995, il se lance dans cette folle aventure de reconstruction, il ne se doute pas de ce que la vieille demeure, perchée sur la colline de Montquintin, va révéler au long des vingt années qui vont suivre. Certes, l’histoire des lieux est connue (voir blog précédent) mais les déblaiements, les fouilles et les relevés successifs vont permettre de reconstituer – il reste encore quelques zones d’ombre – pratiquement toute l’évolution du site depuis la toute première tour de défense du 12e siècle jusqu’à l’époque contemporaine.
Prêts pour une plongée dans l’histoire ?
Participez au stage de restauration! Retroussez vos manches et armez-vous de bonne humeur et de patience. On vous attend pour une voire deux semaines d’activités sur l’un des plus beaux sites médiévaux du Luxembourg belge.
Faut-il être étudiant en archéologie pour participer ? « Certainement pas, insiste Didier Culot, tous les bras sont les bienvenus : maçons, étudiants, retraités, tout ce petit monde cohabite dans une ambiance bon enfant pour faire avancer ce vaste chantier de restauration. »
Et, croyez-nous, il y a de quoi faire. Du débroussaillage à recommencer chaque année à l’étançonnage de parties fragilisées du bâtiment, de la maçonnerie (au mortier de chaux, pour respecter la tradition) à la fouille méthodique de parties encore inexplorées, chacun trouve sa place au sein de ce chantier qui, tout en travaillant sérieusement (n’oublions pas que le site est classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie) ne se prend pas au sérieux.
Un chantier de longue haleine
Des exemples de ce qui a déjà été réalisé ?
Les rapports de fouilles, scrupuleusement rédigés après chaque campagne, sont édifiants : après les premiers chantiers qui ont consisté essentiellement à dégager les ruines de toute la végétation qui les envahissait, les premiers travaux sur le bâti ont vraiment commencé. Et c’est un peu comme une chasse au trésor grandeur nature. Même s’il faudrait être à l’œuvre partout à la fois, tant la vieille demeure demande des soins incessants.
Mais c’est passionnant, les participants, jeunes et moins jeunes vous le diront. Sans compter l’ambiance qui règne depuis 20 ans là-haut : convivialité, esprit d’entraide, bonheur des découvertes, apprentissages et mise en pratique de techniques anciennes. Il y a de quoi satisfaire tous les passionnés de patrimoine ancien.
Après l’histoire, le futur du site
Didier Culot comptait bien ne pas en rester là. Restaurer l’antique demeure, oui, bien sûr. Mais il fallait aussi la faire connaître et montrer au public toute l’évolution des lieux et leurs différentes affectations. Assez rapidement, l’idée a germé de faire du château un lieu de découverte historique et archéologique, bien sûr mais aussi de lui donner une fonction artistique et culturelle.
Serge Foulquier (architecte) a donc élaboré un projet architectural respectueux des lieux et en totale harmonie avec eux. Ainsi, les deux ailes qui forment, de part et d’autre du logis, les deux côtés de la cour sont en travaux.
Animer les lieux
A terme, l’aile droite disposera d’une vaste salle d’accueil, de sanitaires et de locaux de service ou d’ateliers largement ouverts sur la cour. Cette aile repose sur des caves voûtées déjà restaurées. Aux étages seront aménagées les pièces de vie : chambres individuelles et collectives, cuisine, séjour et salles d’eau.
Cette aile sera affectée à des expositions, à l’hébergement et au travail des scientifiques (archéologues et restaurateurs d’art). Elle peut également faire office de gîtes de tourisme (de 6 à 20 personnes) et de lieu de réceptions ou de réunions (de 10 à 90 personnes).
L’aile gauche accueillera le musée du site et à des activités saisonnières. Elle comprend 3 petits locaux de service au rez-de-chaussée. Ceux-ci sont à usage technique ou pourront accueillir des activités. Un plateau longitudinal occupera tout le 1er étage permettant d’exposer de manière permanente le résultat des recherches archéologiques effectuées sur le site même.
A plus long terme – et selon les moyens – l’idéal serait la reconstruction du corps d’habitation. Mais ceci est une autre histoire…
Dans l’immédiat, un espace scénique est d’ores et déjà prévu. De longue date, des spectacles ont déjà été organisés, notamment une pièce de théâtre évoquant Jean-Nicolas de Hontheim (voir première partie, cliquez ici), un spectacle de danse … Le cadre est idéal pour ce genre de manifestations.
Vous pourrez en profiter pleinement le 30 juillet prochain !
Infos et réservation : info@varietyjazz.be – montquintininfo@skynet.be
Vous souhaitez participer aux chantiers de fouilles ?
Ils ont lieu chaque année durant la première quinzaine d’août. Demandez les infos via le site : www.montquintin.be. C’est une mine d’informations historiques, pratiques et un moyen de découvrir les projets que nous venons de passer en revue !